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Auguste Kerckhoffs von Nieuwenhoff (19 janvier 1835 - 9 août 1903) est un cryptologue militaire néerlandais. Son essai La Cryptographie militaire (1883) constitue une référence de la cryptographie du 19ème siècle. À l'époque, l'une des préoccupations des cryptographes était de mettre en place un réseau de télégraphie sécurisé. Son uvre présente ce qu'on appelle aujourd'hui les principes de Kerckhoffs en cryptographie. Kerckhoffs énonce ainsi les règles que doit respecter un système cryptographique pour assurer une communication confidentielle : Desiderata de la cryptographie militaire Il faut bien distinguer entre un système d'écriture
chiffrée, imaginé pour un échange momentané de lettres entre quelques
personnes isolées, et une méthode de cryptographie destinée à régler pour
un temps illimité la correspondance des différents chefs d'armée entre
eux. Ceux-ci, en effet, ne peuvent, à leur gré et à un moment donné, modifier
leurs conventions; de plus, ils ne doivent jamais garder sur eux aucun
objet ou écrit qui soit de nature à éclairer l'ennemi sur le sens des
dépêches secrètes qui pourraient tomber entre ses mains.
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Les points 2 et 3 sont les axiomes fondamentaux de la cryptographie: l'ennemi possède tous les détails de l'algorithme et qu'il ne lui manque que la clef spécifique pour le chiffrement. Bien que cela ne soit pas toujours le cas dans le monde réel de la cryptanalyse, c'est toujours vrai dans le monde académique de la cryptanalyse. Ce n'est pas déraisonnable: si l'on ne sait pas casser un algorithme même en sachant comment il fonctionne, on ne sait certainement pas le casser sans cette connaissance. Un chiffre basé uniquement sur le secret de l'algorithme n'a aucun intérêt, car un jour ou l'autre ce secret sera éventé ou volé.
Par exemple, même si on connaît le "mode d'emploi" du carré de Vigenère, on ne pourra quand même pas, ou difficilement, décrypter un message si on ne connaît pas la clef. Par contre, le chiffre Atbash repose entièrement sur la manière de chiffrer (il n'y a pas de clef).
De nos jours, on va encore plus loin: le mécanisme de chiffrement est publié afin que les crytanalystes puissent l'étudier! D'ailleurs, on suppose toujours, en cryptanalyse académique, que le système de chiffrement est connu.